Charlotte Perriand fut le produit d’un talent, d’un travail, d’une volonté, mais aussi celui d’un monde, le XXe siècle.
Aux côtés de Le Corbusier, Pierre Jeanneret et de Fernand Léger, elle incarnera le combat des avant-gardes mené contre l’académisme et contre les conventions de l’art, de l’architecture, du décor et de l’équipement. « Nous, les modernes » se plaisait-elle à claironner, « nous exprimons notre époque ». Engagée, mais refusant tout dogmatisme, Charlotte Perriand réalise des tables, des sièges, des bibliothèques, des casiers, une maison de thé…son art va à l’essentiel, sans négliger le confort, le corps n’est jamais oublié. Elle va de l’avant et aspire à réconcilier l’homme avec la nature, la beauté plastique avec la civilisation industrielle. « Le sujet c’est l’homme, c’est pas l’objet ! ».
Avec gourmandise, elle parcourt le monde, l’oeil en éventail, elle le photographie. Au Japon, elle découvre une architecture de bois, de paille et de papier. C’est là entre tradition et modernité, qu’elle enrichit et vérifie toutes ses recherches sur un certain art d’habiter. Un habitat à vivre, résolument classique et actuel.