Ruth Francken naquit à Prague en 1924. Attachée à l’oeuvre de Kafka, cette créatrice, touche-à-tout et secrète, détestait «toute frivolité boutiquière». Ses oeuvres circulèrent sans bruit dans un milieu d’initiés entre galeries et collectionneurs, enthousiasmèrent les institutions. La pièce la plus connue de cette artiste est sans conteste la chaise Homme, icône des années 1970. L’oeuvre de Ruth Francken est protéiforme, féroce, truffée d’idées fixes et rédemptrices comme le déracinement et la communication universelle. Il y eut la série de «Köpfe» (têtes), celle des téléphones, des ciseaux et des «Mirrorical Return» – une expression empruntée à Duchamp -, puis les «Hostages» et les «Wittgenstein variations» sur fond de silence.